ALERTE
Si vous souhaitez participer au prix 2024, vous devez adresser vos ouvrages avant le 15 juin 2024 à l’adresse suivante : secretaire@pays-dunois.fr !
Prix du manuscrit - catégorie adulte
Il s’agit de la 20ème édition du Prix du Manuscrit en 2024.
En quoi consiste le Prix du Manuscrit de la Beauce et du Dunois catégorie Adulte ?
Le prix récompense l’auteur d’un ouvrage, document ou narration (à l’exclusion de la poésie), portant sur les genres suivants : roman, biographie, nouvelles, mémoires, recherche historique ou scientifique.
L’ouvrage et l’auteur doivent avoir une relation directe ou précise avec le territoire du Pays Dunois et/ou de la Communauté de communes Coeur de Beauce.
Le manuscrit doit comporter au moins 100 pages dactylographiées accompagnées d’un support informatique.
Chaque auteur a l’obligation de léguer son manuscrit au fond historique local du Pays Dunois et de la communauté de communes Cœur de Beauce où ils seront consultables.
Pour plus de renseignements, vous pouvez télécharger le règlement 2024 en cliquant ici.
Remise des manuscrits :
Pour être recevable, chaque candidature doit comporter :
- un exemplaire du manuscrit sur support papier et sur support informatique
- un résumé d’une quinzaine de ligne du manuscrit sur support papier et sur support informatique
- La fiche de candidature au prix du manuscrit de la Beauce et du Dunois précisant les coordonnées complètes du candidat attestant de la non publication du manuscrit et approuvant toutes les conditions du règlement de participation au prix.
Dotation :
Ce prix permet au lauréat de recevoir une aide de 1 500 € pour contribuer à la publication de son ouvrage.
L’auteur lauréat ne pourra représenter un nouveau manuscrit que deux ans après la remise du prix. Un même auteur ne pourra recevoir que deux fois le Prix du Manuscrit de la Beauce et du Dunois pour deux manuscrits différents.
Dans la mesure du possible, un accompagnement dans la démarche d’édition sera proposé au lauréat ainsi qu’aux autres participants ayant retenus l’attention du jury.
En contrepartie, le lauréat s’engage :
- à venir retirer son prix, le jour de la remise officielle (le 17 novembre 2024 en clôture du salon du Livre) ou, à défaut, à se faire représenter par un tiers.
- à faire la publicité du Prix du Manuscrit de la Beauce et du Dunois lors de toutes opérations de communication qu’il effectuera concernant le manuscrit primé et à mentionner sur la couverture (par tous moyens laissés au choix du lauréat) que le manuscrit a reçu le Prix du manuscrit de la Beauce et du Dunois, en précisant l’année.
- Les anciens lauréats et les membres du Jury sont priés d’être présents à la remise du prix ainsi que les auteurs des manuscrits non distingués.
- Accepte que l’association des Donneurs de voix et la Bibliothèque sonore de Châteaudun réalisent l’enregistrement du manuscrit lauréat lorsque celui-ci sera édité. En effet, depuis 2014, le Pays Dunois et la Communauté de communes Coeur de Beauce rendent accessibles les manuscrits lauréats aux déficients visuels et aux personnes souffrant d’un handicap les empêchant de lire. Cette association bénéficie de l’exemption de droits d’auteurs pour l’enregistrement de bandes sons de livres édités, selon le décret paru au Journal Officiel du 24/12/2008. Ces bandes sont ensuite mises à disposition de ses adhérents et des adhérents de la bibliothèque nationale. En revanche, il est interdit de reproduire et copier ces enregistrements à titre personnel ou pour tout autre destination.
Le jury est composé de représentants des deux Pays :
– Alain Denizet, écrivain et Président du Jury
– Bertrand Arbogast, écrivain et membre du bureau du Pays Dunois
– Simone Cousin, retraitée de l’enseignement
– Anne-Marie Bontemps, retraitée libraire à Cloyes sur le Loir
– Nathalie Vasseur, libraire à Châteaudun
– Monique Ponçon, Professeur de Lettre
– Marie-Christine Rivoal, professeur de Français à l’INSPE de Chartres
– Isabelle Girard, bénévole à la bibliothèque de Lanneray
– Yvelyne L’Hote, Société Dunoise d’archéologie
– Annette Baudron, habitante de la communauté de communes Coeur de Beauce
– Daniel Pointereau, ancien maire d’Orgères-en-Beauce et agriculteur à la retraite
Les lauréats depuis 2004 :
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interviw du lauréat adulte 2022
ENTRETIEN AVEC JEAN-CLAUDE LAGORCE, LAURÉAT 2022 DU PRIX DU MANUSCRIT DE LA BEAUCE ET DU DUNOIS
Originaire de Châteaudun d’où est tiré le nom de la rue qui titre son ouvrage, Jean-Claude Lagorce a quitté la région dunoise après la Seconde Guerre mondiale, profondément marqué par la violence du conflit et les chagrins qu’il a provoqués, dont celui de la perte de son père. C’est ce qu’il raconte dans son émouvant récit intitulé Rue de Luynes, le témoignage d’un enfant Dunois durant les années 1939-1945.
Il nous a accordé un entretien depuis la Haute-Savoie où il réside à temps partiel.
Pouvez-vous nous parler de vous ?
Dans six mois environ, j’aurai 94 ans. Je suis né à Châteaudun, Rue de Luynes. La vie m’a arraché à mon pays natal en 1946, en même temps qu’à mon collège où j’étais en Seconde. Je rejoignis ma grand-mère maternelle à Colombes, d’où je fus inscrit au Lycée Carnot à Paris pour l’année de préparation au baccalauréat (latin, anglais, allemand, c’est-à-dire en série B). Ma mère m’avait prévenu que quel que soit le résultat, je devrais arrêter mes études et me trouver du travail.
C’est ainsi qu’après de courtes recherches, je trouvai un emploi dans une des trois ou quatre plus grandes entreprises de commerce mondial qui, très en avance sur son temps, pratiquait la « formation sur le tas ». Au bout de quelques mois, un huissier vint me dire que j’étais appelé au bureau d’un des grands patrons qui passait pour être assez « vache ». Aussitôt, je me présentai à lui, qui me dit : « C’est vous, Lagorce. J’ai bien connu votre père. Allez ! ». Point final. Je n’en ai jamais su davantage. Toujours est-il que je passai dès lors rapidement de service en service jusqu’à une fatale visite médicale qui révéla illico que le sommet de mes deux poumons affichait des taches typiques de la tuberculose. La catastrophe fut d’autant plus dure que je ne me sentais pas malade.
Rapidement, je fus dirigé sur un sanatorium à Leysin, en Suisse, station de soins qui venait de conclure un contrat avec la Sécurité sociale française. La « plaisanterie » dura près de six années au terme desquelles une opération de la cage thoracique me rendit finalement la santé.
Peu avant ma « levée d’écrou », j’avais découvert l’existence de l’école d’interprètes de Genève. Une rapide et fructueuse quête de bourses d’étude m’en ouvrit vite la possibilité.
Je passe sur les détails mais au bout de six mois, un contrôle médical révéla chez moi une brutale « rechute » qui m’expédia cette fois au sanatorium universitaire, toujours à Leysin.
Entre-temps, j’avais rencontré dans mes études une petite bonne femme haute comme trois pommes qui, de camarade d’études, allait devenir quatre ans plus tard mon épouse et la mère de nos jumeaux. Tout du long, elle m’assista, me visita chaque week-end, me portant les cours et s’arrangeant pour que je reçoive la visite de quelques professeurs. Malgré le cadre et les circonstances, ce dernier séjour en altitude fut un moment heureux qui, après l’obtention de mon diplôme, s’ouvrit sur d’heureuses perspectives. À commencer par mon entrée « solennelle » au Palais des Nations avec un contrat de courte durée renouvelable à la Section française de traduction.
L’interprétation simultanée m’épuisant rapidement, je me lançai donc dans la traduction puis, chemin faisant, le procès-verbal pour lequel la prise de note m’apparut tout de suite comme étant voisine de celle de l’interprétation consécutive. Très vite, des contrats me menèrent de droite et de gauche dans ce vaste monde jusqu’au jour où la réussite d’un concours à Genève me stabilisa enfin dans une division linguistique où je fis ma carrière jusqu’au titre de « réviseur principal ».
Telle a été ma vie. Malgré ses drames, j’en remercie… le Ciel !!!
Comment vous êtes-vous intéressé à la littérature et à l’écriture ?
Sans trop savoir pourquoi, j’ai toujours été attiré par la littérature, la lecture, les échanges avec mon entourage, copains et adultes. Je me souviens, par exemple, qu’en classe de troisième, la dissertation hebdomadaire proposait un thème d’imagination et que, souvent, ma copie atteignait de 15 à 20 pages ! L’idée d’écrire m’effleura souvent l’esprit, surtout dans mes périodes d’isolement forcé, mais je n’en trouvais jamais le temps jusqu’au jour où la première période de confinement m’en offrit vraiment l’occasion. Ainsi naquit Rue de Luynes.
Comment avez-vous découvert ce prix littéraire et pourquoi avez-vous souhaité y participer ?
C’est mon excellent ami Yves Duret qui, dans ses recherches, a découvert l’existence du Prix littéraire du Manuscrit de la Beauce et du Dunois. Au départ, l’idée de concourir ne m’effleurait même pas. Yves a fini par me convaincre. Grâce à l’article ci-dessus, nous pouvons vous recommander les dernières robes, dans une variété de longueurs, de couleurs et de styles pour chaque occasion, de vos marques préférées.
Que racontez-vous dans Rue de Luynes ?
Dans Rue de Luynes, je raconte simplement la vie d’une famille française, comme tant d’autres, sous l’Occupation, telle que ma mémoire bien rodée m’a permis de la restituer, pour moi en premier lieu. À commencer par les drames qui l’ont parsemée.
C’était aussi, en quelque sorte, un legs à mes petits-enfants.
Quel est le message que vous avez voulu transmettre à travers Rue de Luynes ?
Un message a découlé inconsciemment de mon récit : l’Homme était une sale bête qu’il fallait empêcher de « déraper ». On ne pouvait qu’essayer de fédérer les forces des « hommes de bonne volonté ». J’avais, bien sûr, entendu parler de la défunte Société des Nations, la SDN, dont la succession fut vite assurée par la création, en projet, de l’Organisation des Nations Unies, l’ONU. Hélas, la guerre froide fut vite synonyme de douche froide. Une anecdote : un jour de septembre 1948, comme je me rapprochais, à pied, du Trocadéro, j’aperçus sur la pelouse un homme assis devant une table de jardin qui distribuait aux passants intéressés ce qu’il appelait le passeport des citoyens du monde. Cet homme s’appelait Garry Davis, un audacieux… visionnaire ? Au bout de quelques temps, je repris mon chemin et me retrouvai au milieu de petits baraquements aux fenêtres déjà éclairées. Des panneaux indiquaient la tenue (à Paris) de l’Assemblée générale annuelle des Nations Unies. J’en reçus comme une énorme bouffée d’espoir.
Écrire un livre à plus de 90 ans était-il un défi ?
Pour moi, écrire Rue de Luynes à mon âge ne fut pas du tout un défi. Je mis tout simplement à profit le temps libre que m’imposait le premier confinement. Ce fut en fait pour moi une manière de tuer le temps et de coucher sur le papier quelque chose que je n’avais encore jamais eu le temps de faire.
Qu’avez-vous ressenti en apprenant que votre ouvrage avait remporté le 18e Prix du Manuscrit de la Beauce et du Dunois ?
Deux mots : stupéfaction et… une certaine fierté ! Reconnaissance aussi à ceux qui m’avaient « distingué ».
Pour finir, que diriez-vous aujourd’hui au jeune garçon que vous étiez durant la Seconde Guerre mondiale et dont vous narrez l’histoire dans Rue de Luynes ?
Que je n’ai pas changé dans mes convictions profondes concernant l’Homme et l’avenir du monde. Pour tout dire, je suis inquiet pour l’avenir de ceux qui vont nous suivre.
Interview de Jean-Claude Lagorce, lauréat 2022 du Prix du Manuscrit de la Beauce et du Dunois, réalisée le 27 janvier 2023.